Il s'est tu. Il a enfin cessé ses marmonnements insensés.
Les semer était impossible. Peu importe où nous allions, où nous nous cachions, où nous cherchions le moindre réconfort, ses marmonnements nous retrouvaient. Même lorsque notre groupe s'est scindé, sa voix s'enroulait autour de mon crâne comme un serpent, tordant chacune de mes pensées jusqu'à les rendre informes. Tourmenté par ce bruit perpétuel, il m'était impossible d'entendre les chuchotements de Dieu.
Je n'ose plus m'adresser à Lui. Tout ce qui m'importe, c'est de m'évader de cette prison afin d'aller châtier cette blasphématrice insolente de Caeserius pour sa folie. Puis, je reviendrai peut-être avec une armée pour conquérir l'Atlas. Existe-t-il plus grand acte de foi que de fonder une nation au nom de Dieu ? Et que ferai-je ensuite ? Tout ce que Dieu me murmurera.
Il m'a montré une porte : les pierres et les chemins qu'elles révèlent. Je dois seulement trouver la bonne clé.
Dieu tout-puissant, je suis Ton serviteur. Ton épée. Je suis à Toi corps et âme et je Te promets que je Te livrerai jusqu'au dernier de Tes désirs.