Lore
- Le Retour des dieux
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Les gens parlent du « retour des dieux » depuis la naissance d'Oriath. C'est une carotte utilisée par les charlatans pour entourlouper les faibles d'esprit et les désespérés en quête d'éthique morale.
Ou du moins, c'est ce qu'il semblait.
Avarius et ses Templiers décérébrés accueillent désormais l'aurore gorgés de puissance et d'une raison d'être glorieuse renouvelée. Kitava a émergé de la décharge céleste dans laquelle il se cachait depuis les derniers millénaires.
Qu'est-ce qui a bien pu faire sortir tous ces chats de leur sac ? Je ne suis ni une érudite ni une prophétesse, mais il y a tout de même un événement en particulier qui me semble en être la cause directe :
Vous avez tué la Bête. -
J'ai vu le cadavre de la Bête gésir à tes pieds à travers la noire fumée de mes songes. J'ai vu l'éveil des dieux anciens, leurs corps rigides revenir à la vie dans un sursaut. J'ai vu leur puissance croître au fur et à mesure que la corruption se dissipait.
J'ai ressenti l'angoisse absolue de la Bête, la rage de son dernier souffle haletant et, pourtant, ma vision, mon pouvoir, demeure. On dirait que j'ai été marqué de manière indélébile par sa corruption au moment où je sortais du ventre de ma mère.
Maintenant, cette dernière n'est plus là pour me protéger, et la Bête est en train de pourrir dans les entrailles de cette montagne maudite. -
Je vais te le dire sans ambages puisque, en vérité, tout découle du simple fait d'avoir semé une graine dans la terre. Sache que les dieux sont de retour parce que tu as éliminé l'unique créature capable de les en empêcher. Celle que vous appelez « la Bête ».
Ce fut moi qui plantai autrefois cette semence dans la terre fertile se trouvant sous Hautevoie. Ce fut moi qui la fis pousser, et qui la vis atteindre sa maturité tandis que je succombais à ses pouvoirs apaisants. C'est ainsi que nous autres dieux fûmes poussés au sommeil dans les ténèbres, contraints de laisser notre immortalité se consumer dans les songes sous le regard bienveillant de la Bête.
J'aimerais tant que nous retournions tous à cet état de plénitude absolue, mais mes frères et sœurs divins ne se soumettront plus jamais au bannissement. Ils ont goûté à la liberté retrouvée, et dorénavant ils ne lâcheront prise sur ce monde que si on l'arrache des mains de leurs cadavres. - La chute d'Oriath
- Innocence, Empereur-dieu de l'Éternité
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Pendant longtemps, j'ai cru que les réelles intentions de mon dieu étaient déformées par ses soi-disant serviteurs. Ai-je protesté pour autant ? Non. Le bûcher aurait été leur seule réponse. J'ai donc obéi comme un bon soldat en tentant de rester dans les limites de la moralité autant que possible.
Maintenant, je vois la vérité. Ce n'étaient pas les intentions d'Innocence qui étaient déformées par les autres, mais Innocence lui-même, perverti par les convictions égoïstes des hommes et des femmes qui le vénéraient.
Un dieu répond à ses serviteurs de la manière dont les serviteurs s'adressent à lui. -
Les yeux rouges. Il est demeuré muet pendant longtemps, tout comme Kitava… et Tukohama, ainsi que tous les autres dieux anciens. Maintenant Innocence s'est réveillé, et avec lui, une puissance comme je n'en ai jamais vu aux mains des Templiers auparavant.
Mais ce n'est pas grave, parce que nous, les esclaves, avons notre propre dieu pour nous protéger dorénavant. Je le vois dans le regard de mes frères et sœurs, je le sens dans le sang que nous avons versé, j'entends son appel dans les cris de ceux qui sont tombés.
Je ne sais pas où les dieux s'en étaient allés ni ne connais la cause de leur retour. Cela m'importe peu. Tout ce que j'ai besoin de savoir, mon ami, c'est que nous ne sommes plus seuls. - Kitava, Father of Chaos
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Des vagues déferlèrent sur les côtes d'Oriath.
Les vagues de la Faim.
Les vagues de l'Envie.
Le Dieu vorace et Sa multitude affamée,
Montèrent avec la marée,
Inondant de mort et de dépravation nos allées.
Jusqu'à ce qu'Innocence ne crie : « Assez ! »
Et ne baigne notre cité dans les flammes
Et ne réduise en cendres les sectateurs.
Le Dieu vorace s'enfuit,
Jusque dans l'étreinte de notre glorieux Sauveur.
Repoussé Il fut, sous terre, sous pierre et plus profondément encore,
Vers la damnation,
Par la Volonté et la Lumière de notre Innocence.
— Le Haut templier AvariusLe Triomphe d'Innocence, "Lire"
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Eh bien… Je connais ses autres noms. L'Esprit noir. Le Roi cannibale. L'Affamé. Il était tout cela à la fois, avant que Tukohama ne lui crève les yeux, que Valako ne le noie dans la mer, et qu'Hinekora ne le condamne aux ténèbres éternelles.
Depuis, Kitava a appris ce qu'était la souffrance à la lumière de celle qu'on lui a infligée. Il a compris ce qu'était la cruauté des tréfonds de sa chair meurtrie. Il a su ce que c'était être un esclave.
Maintenant, sa faim de liberté est incommensurable ; pas seulement pour lui-même, mais pour tous ceux qui ont connu la douleur sous le fouet et les chaînes.
Kitava est le Tourmenté, destiné à émerger des ténèbres pour bannir la cruauté de ce monde. Et nous, ses enfants, émergerons à ses côtés. -
Utula has used the fall of Innocence to summon Kitava, the Ravenous God.
Quest, The King's Feast
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Vous ne maîtrisez vraiment pas le principe de la cause à effet, n'est-ce pas ? L'une des lois les plus fondamentales de l'existence veut que de nouvelles choses viennent remplacer celles qui disparaissent. Et plus grosses sont ces dernières, plus frénétique sera la ruée pour combler le vide qu'elles ont laissé derrière.
Innocence était le point de convergence du pouvoir à Oriath. En le faisant disparaître, il était évident que quelque chose de puissance égale ou supérieure allait venir le remplacer. N'importe quel idiot aurait pu prédire que ce serait Kitava... Sauf, bien sûr, si vous croyiez que ce serait vous. -
Alors comme ça, tu as renvoyé le traître à ses Ancêtres ? La discussion qu'ils vont avoir risque d'être intéressante. Je ne suis pas une hatungo, mais je peux quand même prédire qu'une longue route de contrition et de souffrances attend Utula avant qu'il puisse espérer s'asseoir à la table des Ancêtres.
Et de la même manière que la route d'Utula doit se poursuivre, la tienne doit te conduire droit dans la gueule béante de Kitava.
Je ne prétends pas comprendre les pensées d'un dieu, mais je connais en revanche les histoires à son sujet. Kitava est patient. Il a su prendre son mal en patience dans la plus noire des fosses du royaume d'Hinekora. Il attendra son heure tandis que sa faim se propage comme la peste qu'elle est, et lorsque sa tribu sera reconstituée au centuple, Kitava reviendra une dernière fois pour terminer le festin qu'il avait commencé. Oriath n'est que l'apéritif ; il reste encore un monde entier que Kitava désire goûter.
Héroïquement, tu as montré que tu pouvais tuer des légendes vivantes. Voyons maintenant si tu peux tuer un dieu. -
Savourez la faim, chers fidèles, car elle est le véritable état d'abondance spirituelle. Celui qui a faim désire davantage et, par le fait même, se conforme à la volonté du grand Kitava. Méfiez-vous de l'homme contenté, mes disciples, car il est la représentation même du blasphème.
– Le Livre Saint de la Famine, par le Haut prêtre UtulaTract du culte, "Lire"
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Kitava notre père fendra les rochers de la terre et s'extirpera de la fange bourbeuse. Alors, il nous conviera tous à un banquet afin que nous puissions nous repaître de son opulence divine.
– Le Livre Saint de la Famine, par le Haut prêtre UtulaTract du culte, "Lire"
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Voici comment tout cela se terminera : Kitava va se lever, et peu après un grand nuage de fumée noire emplira le ciel. La merveilleuse fragrance de la chair fumante fera saliver jusqu'aux plus convaincus des incroyants et, tous ensemble, nous festoierons à la table de Kitava.
– Le Livre Saint de la Famine, par le Haut prêtre UtulaTract du culte, "Lire"
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Je n'ai jamais oublié mon humanité malgré ma divine condition. Je chéris toujours ce que j'ai autrefois été. Inversement, Kitava ne se souvient de rien et n'a de pensées que pour son appétit et sa cupidité. C'est un estomac sans fond, aux parois hérissées de crocs acérés, qui se tord de faim.
Alors que les autres dieux reviennent sur le continent et se battent pour les rares vestiges du passé qui subsistent, Kitava a la civilisation la plus puissante et la plus féconde de notre ère à sa disposition. Il peut se nourrir quand il le souhaite, gagnant en force à chaque bouchée. Kitava s'emparera bientôt d'Oriath, et lorsque cela arrivera, même les autres dieux ne pourront plus l'atteindre. -
Je ne le croirais pas si je n'avais pas vu de mes propres yeux les bateaux s'échouer sur les rivages de Wraeclast. Si je comprends bien... les dieux sont de retour, et Oriath est tombée. Cela complique les choses, c'est le moins que l'on puisse dire.
Exilé, je pense que le Syndicat est en train de préparer un nouveau gouvernement. Les Templiers étaient cruels, mais au moins ils étaient mortels. Si le pouvoir du Syndicat continue de croître, ils seront en mesure de régner sur Wraeclast et même au-delà, sans jamais craindre de représailles. Et nous, pauvres mortels, nous n'aurons d'autre choix que de servir ou d'alimenter leur cycle sans fin de morts et de renaissances. - Tangmazu, the Trickster
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Adieu Innocence et salut à toi, mon agent de l'anarchie ! Il semblerait que je sois revenu juste à temps pour la fête…
Tangmazu, Le Tribunal incendié
- La Côte
- Tukohama, Father of War
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Avec Kitava qui se balade maintenant à Oriath, on pourrait avancer que le mythe est en train de devenir réalité.
Mais il serait faux de croire que les divinités sont simplement issues de la tête d'un poète. Je ne pourrais pas composer une ode en l'honneur du dieu de la bière éternelle et tendre une choppe au ciel pour espérer récolter le nectar.
Non, je suis sûr que les dieux ont déjà festoyé, dansé et déféqué comme toi et moi par le passé. Et on dirait qu'ils sont prêts à remettre le couvert...
Prends le vieux Tukohama, le Père de la Guerre karui, par exemple. Imagine-le confortablement blotti dans les poings de Kaom pour reprendre le jeu de la guerre, comme si le dernier millier d'années écoulées n'avait été pour lui que quelques jours de repos.
À bien y penser... C'était peut-être le cas ! -
Le dieu de la guerre a remodelé cette région. Il a toujours cruellement manqué… d'imagination.
Tangmazu, La Vasière
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On dirait que Tukohama a repêché tout un tas de revenants dans ce qui leur sert d'au-delà aux Karuis. J'ai de la peine pour ces pauvres diables, si je peux être honnête. L'histoire des Karuis est parsemée de tragédies : ils ont été colonisés, réduits à l'esclavage, utilisés comme pions dans plusieurs guerres, et maintenant ils se retrouvent manipulés par l'un de leurs propres dieux.
C'est pour ça que je refuse de suivre une divinité. Il n'y en a pas une pour rattraper l'autre.
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Par ordre du sang déchu, sortez de votre demeure pour aller remplir la coupe de Tukohama. Faites tomber la tête des épaules indignes de vos ennemis pour orner la ceinture de Tukohama.
Et à tes pieds, je m'agenouille avec audace, Seigneur de la guerre, pour te demander de me noyer dans ta bravoure. Permets-moi de contempler mes adversaires sans avoir peur, pousse-moi à tuer sans hésitation, et consume la voix abjecte de ma conscience afin que je n'éprouve aucun remords. Car nous sommes en guerre et toi, mon seigneur, tu en es le père.Gravures karuies, "Lire"
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Bien que mes connaissances sur mon héritage naturel soient limitées, elles sont suffisantes pour me permettre de comprendre les implications de votre victoire contre le dieu karui de la Guerre. Est-ce son long sommeil qui l'a affaibli, ou est-ce que les pouvoirs des dieux ont été nettement exagérés à travers l'évolution des mythes ? Quelle qu'en soit la raison, cela signifie que nous n'obtiendrons aucune aide divine face à la Noirceur intrinsèque. Les dieux ne sont pas les protecteurs de l'humanité que plusieurs voyaient en eux.
- Abberath, le Fourchu
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Il y a plusieurs façons de mourir à Wraeclast. La plupart sont heureusement assez rapides. Mais, si tu te fais capturer vivant par les hommes-boucs, crois-moi que tu vas demander à la divinité que tu pries pourquoi elle ne t'a pas tué avant.
J'ai entendu certains des exilés les plus superstitieux dire que ceux-là adoraient un dieu. Abberath, le Mangeur d'agonie. Une vraie saloperie, si tu veux mon avis. Alors, si jamais les chèvres te tendent une invitation à dîner avec le Fourchu, dis-leur bien où ils peuvent se la mettre. -
J'ai une autre divinité en tête qui pourrait être « persuadée » de faire don d'un peu de son essence au nom de ton édification.
Il s'agit d'Abberath, un vieux bouc dérangé ayant un penchant pour les âmes humaines, dont les sabots arpentent dorénavant l'ancienne route des prisonniers.
As-tu déjà goûté à une âme, Pourfendeur de la Bête ? Non, j'imagine que non. Les poètes parlent d'âmes innocentes, d'âmes torturées, d'âmes pures et d'âmes damnées. Veux-tu savoir quel goût la plupart d'entre elles ont réellement ? Celui du regret, avec un arrière-goût amer dû à l'imprudence et l'inconscience. - Ryslatha, la Maîtresse marionnettiste
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Maintenant que la route qui mène à la Forêt phrécienne est libre, j'ai pu aller inspecter celle-ci pour voir si le mal qui ronge le littoral se propage à l'intérieur des terres. Ce que j'y ai découvert m'a glacé les sangs.
Les pauvres animaux qui y vivent sont frappés d'une sorte de parasites. De ce que j'ai pu constater, ils ressembleraient à des termites qui auraient troqué leur appétit pour le bois pour celui de la chair et de l'esprit. Si j'ai raison, alors ils doivent bien avoir un nid quelque part — et une reine qui se cache à l'intérieur. Si jamais tu trouves ce nid, détruis-le. Il est hors de question que ces parasites finissent par venir rôder dans les parages. -
Encore un de ces satanés dieux, me dis-tu ? Ouais, ça a du sens. Une autre divinité primitive issue de temps immémoriaux qui émerge de la terre, avec pour ambition de nous réduire à l'esclavage grâce à ses rejetons qui fichent la trouille.
On se porterait nettement mieux sans dieux de ce genre, tu ne crois pas ? Tiens, prends quelque chose pour la route qui t'attend. Vu comment vont les choses, elle ne sera sans doute pas de tout repos. -
Ô Ryslatha, grandiose matriarche, ver blanc corrompant la terre, je te supplie de me laisser me blottir encore longtemps dans la douceur de ton sein pour téter les fluides nourriciers de ta mamelle.
Ô puissante mère, ta fécondité sans borne est pouvoir et fertilité personnifiés. Permets-moi d'enfourcher la selle de tes reins et de contempler notre progéniture éduquer ce monde malade. Accorde-moi le droit de dormir dans les replis de ta chair, repu, en tant que celui qui t'accompagnera pour ton règne en devenir.Gravures primitives, "Lire"
- Tsoagoth, le Roi des Embruns
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Bien sûr que je connais le Roi des Embruns. Pour quel genre de pirate me prends-tu ? Nombreux sont les mutins que j'ai envoyés par-dessus bord les soirs de pleine lune, histoire de l'encourager à rester sous les flots à l'approche d'une tempête...
S'il est sorti des profondeurs, alors c'est de bien mauvais augure pour nous, pauvres êtres ayant besoin d'air pour respirer. Il sera de retour bien assez tôt pour dévorer et violer celles et ceux qui arpentent les mers. Oui, il lui faut des ventres pour engendrer ses rejetons rampants, vois-tu...
Je parie que cette abomination rôde dans les parages. Et dire qu'il reste encore tant de gens à évacuer d'Oriath, et donc de profits à se faire... Or, la présence d'un dieu marin assoiffé de sang me complique un poil la tâche. -
On l'appelait le Seigneur du sel et des écailles. On dit que quand les dieux se sont fait virer de nos terres, c'te monstruosité s'en est allée dormir dans les profondeurs. Il y a rêvé le genre de rêves qu'ont poussé tout un tas d'horreurs à branchies à se liguer contre nous, pour nous pourchasser et nous pourrir la vie en son nom, pour le venger de Dieu sait quoi qu'il peut penser qu'on lui a fait.
On a fini par nous donner l'ordre de décimer ces créatures pour libérer les routes commerciales de la tyrannie du vieil acariâtre. Malgré ça, y a pas un marin qui se respecte qui va rechigner à sacrifier un ou deux clampins les soirs de pleine lune, histoire de s'assurer que ce gros crabe boursoufflé reste bien endormi dans la fosse oriathéenne.
S'il s'est réveillé, tu peux me croire quand je te dis qu'on est bien dans la bouse. -
Puisque Dieu le veut ainsi : rapport final du second Piken, échoué quelque part au large du Rivage du crépuscule.
Au mieux de ma connaissance, le reste de l'équipage, y compris le capitaine Caruso, est mort… ou pire encore. Que s'est-il passé ? Si je n'avais pas tout vu de mes propres yeux, je n'y croirais pas moi-même.
À l'aube, une lumière verte et sombre s'est levée de sous la surface de l'eau pour monter vers le ciel. Alors que la plupart d'entre nous regardaient le spectacle, médusés, j'ai entendu un cri en provenance du pont inférieur. Baissant les yeux dans cette direction, j'ai vu les flots vomir une nuée de crabes marins sur le navire. Ils étaient si nombreux et affamés qu'ils eurent raison des matelots alentour en un rien de temps, ne laissant derrière eux que des os et des vêtements en lambeaux !
Nous nous sommes enfuis dans les barques aussi vite que possible en espérant semer ces crustacés surgis de l'enfer, mais c'est alors que je le vis, à l'intérieur de la colonne de lumière verte : le Roi des Embruns en personne. Tel un rorqual boursouflé, il a ouvert une brèche dans les eaux familières et a brisé notre embarcation en mille morceaux. Je fus jeté à la mer, mais je parvins à m'accrocher à quelque débris et nager jusqu'à ce maudit rocher pour me reposer.
Il semblerait que le vieux Tsoagoth ait l'intention de reprendre ses droits sur ces eaux. Le capitaine Caruso avait donc eu raison de noyer ces mutins en guise d'offrande pour le Roi. C'est seulement dommage de ne pas avoir pu en sacrifier davantage. Car maintenant, sous les flots, je peux entendre les murmures des miens se faire étouffer par le cliquetis de milliers de pinces. Que Dieu ait pitié de moi, et puisse-t-il faire en sorte que quelqu'un, quelque part, puisse tirer profit de cet avertissement.Message en bouteille, "Lire"
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Mon équipage bigarré, incapable de me lécher les bottes ou même de me friser la moustache, m'a trahi, nom d'un chien ! Et je n'essayais que de les sauver, du moins ceux qui m'étaient restés fidèles. À l'heure actuelle, à plat ventre sur une planche à la dérive, baigné des dernières braises du soleil couchant, je peux entendre le clic-clac d'un million de petites pinces. Si je ferme les yeux, je vois les tentacules se tendre pour m'attraper et m'entraîner au fond de l'eau.
Je ne sais pas pourquoi le Roi des Embruns m'a choisi. Cela fait maintenant des semaines que j'entends des voix me chuchoter son retour, me promettre dans d'ignobles gargouillis l'esclavage et la ruine pour nous tous. J'ai tenté de prévenir ces simplets sous mon commandement, de faire un exemple des sceptiques les plus violents. Pourtant, mes avertissements prophétiques n'ont servi qu'à pousser le reste de l'équipage dans l'ignorance la plus obstinée. Ils m'ont jeté par-dessus bord, peut-être dans le vain espoir qu'avec ma mort aucune de mes déclarations ne se réaliserait.
Hélas, au moment où le soleil paraissait à l'horizon, une colonne de lumière verte s'est élevée depuis les vagues, confirmant mes craintes les plus noires. Le vieux dieu a surgi des profondeurs et a anéanti mon vaisseau et tous ceux qui se trouvaient à bord. Maintenant, sans eau ni nourriture, je ne crois pas passer à travers la nuit. Mes os seront nettoyés par cette multitude chitineuse qui me hante encore maintenant.
J'espère que ce message touchera terre, et qu'en apportant la révélation impie que Tsoagoth est de retour ma réputation se verra restaurée.
– Capitaine Caruso, de la Dame de compagnieJournal de bord relié de cuir, "Lire"
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Mercutio, je t'en conjure, accorde-moi cette faveur au nom de l'amitié qui nous a autrefois unis. Bien qu'il est vrai que je possède mon propre bateau, celui-ci n'est bon qu'à transporter le poisson ! Il n'est pas conçu pour traverser les eaux dans lesquelles je dois naviguer. Car vois-tu, ma femme a besoin de moi, mon ami. Je sais que cela peut paraître être pure folie, mais Abi a été capturée, kidnappée par le Roi des Embruns en personne. Je crains qu'il n'ait l'intention de la prendre comme une de ses épouses, exactement comme dans les histoires d'antan !
S'il te plaît, Mercutio, j'ai entendu parler de la prospérité de tes affaires au cours des dernières années. Dis-moi que tu peux me prêter un de tes navires ! Permets-moi d'aller la secourir, ou du moins de retrouver son corps et de le ramener sur la terre ferme pour son ultime repos. Aide-moi à réduire au silence cette folie qui hurle dans ma tête.
Toutes les nuits, je rêve de créatures pâles et gluantes qui pourchassent mon bateau dans les épaisses eaux noires. J'essaie de ne pas les regarder, mais je finis par céder. Elles me dévisagent alors, les yeux remplis de tristesse et de nostalgie. Mais ces yeux-là ne sont pas nés dans les flots, Mercutio. Que Dieu me garde... ce sont les yeux d'Abi !
– Benric de GultonFragment de lettre, "Lire"
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Général Marcovius,
Commandant de la flotte des Templiers
Opération Lames de l'océan
Rapport urgent concernant :
Le Massacre du détroit de Pondium.
« Nous avions été envoyés ici pour écraser les pirates selrance, mais quelque chose de bien plus troublant a retenu notre attention. Parmi nos survivants, les plus vieux et les plus superstitieux appellent cette chose “ le Roi des Embruns ”. De toute évidence, il s'agit d'une fausse divinité maritime que nous avons effacée de nos saintes Écritures depuis longtemps.
Quoi qu'elle puisse être en réalité, ce qui est sûr, c'est que cette maudite créature est gigantesque. Je l'ai aperçue de mes propres yeux ; bien qu'elle ne fût qu'une ombre nageant bien en dessous de notre flotte, elle faisait passer nos vaisseaux pour des pirogues.
La plupart de nos navires ne sont plus, ayant été entraînés vers le fond par ce monstre maléfique. Nous n'avons rien pu faire à part regarder, horrifiés, les eaux alentour rougir et bouillonner. Nous approchons du Phare à l'heure qu'il est avec ce qui reste de notre escadre, portés par les vents qui nous dirigent vers la maison.
Haut templier Avarius, croyez-moi quand je vous dis que je suis tout sauf un couard, mais cette situation... ce jeu du chat et de la souris a assez duré. Il n'y a rien à gagner en poursuivant notre route vers Pondium. Nous allons faire demi-tour et saisir les alizés qui nous emmèneront jusqu'à Oriath en priant pour que nous parvenions à semer ce monstre marin.
Qu'Innocence nous guide et nous protège.
Général Marcovius »Rapport de templier, "Lire"
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Ô, Seigneur du sel et des écailles, nous sommes à ton service.
Sois loué, Tsoagoth !
Sans vie et néanmoins vivant, le Roi des Embruns sommeille.
Nous t'envoyons nos prières pour que tu puisses dormir pour l'éternité.
Ô, grand ancien, nous t'offrons cette âme humaine pour qu'elle te serve d'esclave dans ta cité noyée.
Prends cette vie et fais en sorte que les mers soient calmes et abondantes.
Maudit soit le marin qui ne te paye pas de tribut !
Un tel homme sera banni de notre royaume océanique !
Il sera laissé pour compte, sans capitaine ni commandement.
Ne nous juge pas d'après nos indignes,
Vois-nous comme tes serviteurs,
Tes semblables de sel et d'écailles.
Ô, sois loué, Tsoagoth, sois loué !Autel dédié au Roi des Embruns, "Lire"
- Phrécia
- Ralakesh, Le Maître au million de visages
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Ralakesh… Mon frère n'a pas chômé, tu ne trouves pas… ?
Tangmazu, Les Prés cendreux
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Ô grand seigneur Ralakesh, je ne suis qu'un abject hors-la-loi, et pourtant vous, un dieu aux mille visages, avez posé le regard sur moi pour me juger digne de votre cause !
Je vous ai déjà volontairement offert ma chair et mon sang ; vous aurez maintenant aussi accès à mes pensées, que vous pourrez utiliser à votre convenance. Je demande seulement en retour que vous me laissiez vous servir à jamais en tant qu'une de vos Saintes griffes. Permettez-moi d'éclairer de votre lumière ce foutu continent qui vous revient de droit. Mon plus grand désir est de voir votre ancien royaume resplendir à nouveau et de regarder vos ennemis gémir à vos pieds.Ode à Ralakesh, "Lire"
- Gruthkul, la Mère du Désespoir
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Oui, j'ai entendu parler de Gruthkul, la mère en deuil. Elle apparaît assez souvent dans les écrits vaal que j'ai restaurés à l'époque où je travaillais au musée de Théopolis.
Après la mort de sa progéniture, la reine Gruthkul s'est enfuie vers le nord, pour finir par y trouver le réconfort auprès des réfugiés de son royaume en éclats. Mais ces loyalistes ont vu en leur souveraine une arme, un instrument de vengeance. Ils ont nourri sa douleur, ont transformé son chagrin en haine, et sa haine en déchaînement de violence. Tel un ours grisonnant, Gruthkul s'est enfoncée dans l'animalité et la férocité. Mais ses gardiens avaient stupidement sous-estimé l'agonie que leur reine en peine couvait en son cœur. Ainsi, comme l'ours pris dans un piège est prêt à tout pour se libérer, Gruthkul s'est brutalement affranchie de son humanité et a massacré ses partisans jusqu'à la dernière femme et le dernier enfant. C'est par l'anéantissement de soi et des siens que Gruthkul a atteint l'état divin.
La douleur de Gruthkul a transcendé les générations, et elle passera cette douleur sur tous ceux qui croiseront sa route jusqu'à ce que sa peine arrive à son terme. - Arakaali, la Tisseuse d'ombres
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Au moment même où notre courageuse Arakaali mettait en place les fondations d'un nouvel empire parmi les ruines de l'ancien, une autre menace naissait dans l'ombre de la montagne. Une créature si dénuée de toute divinité, si exempte de toute humanité qu'elle aspira l'essence d'Arakaali comme l'araignée imbibe la vie du papillon prisonnier de sa toile. Jusqu'alors, les sucs de notre Reine nous sustentaient. Maintenant, la famine et la peste ravagèrent le peu qu'il restait de nos contrées.
Tandis que la Bête de la montagne grandissait, notre Arakaali déclinait jusqu'au moment où, démunie telle une enfant, elle finit par perdre la foi de ses plus fervents dévoués du Temple. La honte que j'éprouve pour mes ancêtres me brûle le ventre comme le venin de l'araignée. Au moment où notre Reine avait le plus besoin de lui, son peuple l'a trahie, l'a emprisonnée dans des fils de soie et l'a abandonnée, affamée, dans les entrailles d'une pyramide, exactement comme Arakaali l'avait fait subir à Gruthkul tant d'années auparavant.
Maintenant, elle est de retour, mais ce n'est pas la vengeance qui l'anime, elle n'est pas irréfléchie comme Gruthkul. Non, Arakaali, déesse de l'amour, ne veut qu'étreindre le monde comme elle aurait tant aimé être étreinte.
La VeuveAutel dédié à Arakaali, "Lire"
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J'ai posé des questions à l'Esprit, et les réponses qu'il m'a données dans mes rêves m'ont réveillée en me faisant hurler. Arakaali va aspirer toute la vie qui foisonne sur cette terre pour ne laisser derrière que des carcasses vides et des ossements empoussiérés. Il n'y aura plus d'Esprit, plus de nous, plus rien qui nous fera aimer et rire.
Que des carcasses et de la poussière... et Arakaali. -
Vos doux murmures que j'entends émaner de sous la terre me procurent des frissons, tel le souffle d'une amante au creux de mes reins. Je ne dors plus. J'entends résonner votre nom à l'intérieur de mon crâne. « Arakaali ». Nul nom n'eut jamais goût aussi doux sur ma langue.
J'ai entendu des histoires, des récits au sujet d'une beauté maudite. Le visage d'une femme, un joyau marchant dans les rues pendant les derniers jours d'un grand empire. On raconte à tort que vous vous cherchiez des victimes, mais je connais la vérité. Vous étiez plutôt à la recherche d'un homme qui vous porterait dans son cœur, qui romprait le sortilège. Vous espériez que l'amour véritable vous extirperait de votre corps de huitpatte pour que vous puissiez devenir la déesse de l'amour à nouveau.
Je jure devant vous, ma dame des Vaal, je vous promets de vous aimer, car je suis celui que vous attendiez. Ces corrompus d'adorateurs de cadavres peuvent bien prétendre vous vénérer, ils peuvent vous appeler la Tisseuse d'ombres s'ils le souhaitent, mais sachez que vous n'avez tissé que des ombres de désir autour de mon cœur.
Douce Arakaali, j'ai trouvé votre autel. Je vais entonner l'appel. Je vais vous rendre votre beauté. Je vais vous extirper des gouffres du désespoir et, ensemble, nous règnerons sur Wraeclast dans la gloire... pour toujours. - Sarn
- Yugul, le Reflet de la Terreur
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Tu trouveras un vieil ami à moi dans le grotesque petit jardin d'Izaro.
La gueule béante qu'est Yugul… n'est qu'un autoportrait de ce que cette pathétique créature a fini par interpréter comme étant la nature de la peur. Ceux qui posent le regard sur lui voient leurs propres craintes reflétées sur son affreux visage. - Solaris, Eternal Sun & Lunaris, Eternal Moon
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Cela fait plaisir de te revoir à Sarn. J'aurais espéré que nos retrouvailles se passent sous un ciel plus clément ; hélas, notre cité demeure assombrie par les nuées du conflit.
Lunaris, éternelle déesse de la lune et sa sœur, Solaris du soleil, sont revenues pour réclamer ce qui leur a un jour appartenu. Deux sœurs jumelles de forces identiques, deux rivières impétueuses balayant tout sur leur passage.
Nous sommes comme des animaux acculés attendant le déluge qui nous noiera sûrement. Mais il existe deux trésors anciens, l'Orbe solaire et l'Orbe lunaire... Là réside notre espoir... Notre ultime espoir. -
Mes yeux de chouette ont observé la déesse du soleil de loin. L'Orbe solaire se trouve à l'intérieur de son temple, gardé par son serviteur le plus dévoué ; un exilé qui, dans sa folie, s'est mis à se faire appeler « l'Aube ».
Cet orbe est la graine qui doit être arrachée des mains de ce nouveau fils pour être plantée aux pieds de sa mère ancestrale. -
J'ai étroitement surveillé cet exilé flagorneur qui se fait appeler « le Crépuscule ». Celui-ci a transporté l'Orbe lunaire dans le Temple de Lunaris et n'en est pas ressorti, d'après ce que j'ai pu voir.
Il s'accroche sans doute à cet Orbe comme si c'était le sein nourricier de sa mère adoptive. Si tu parvenais à l'arracher de cette mamelle pour déposer l'Orbe aux pieds de la mère éplorée, nous pourrions peut-être voir la lune elle-même tomber enfin. -
Si nous voulons voir l'aube d'une nouvelle ère pour l'humanité, il faudra montrer au soleil comment se comporter sagement.
Couvrant toute la distance céleste qui sépare la main gauche de Sarn de sa main droite, Solaris brûle de consumer chaque instant de l'existence. N'ayant aucune pensée pour la vie et ses besoins, elle préfèrerait voir le monde se dessécher plutôt que d'entendre raison.
Le soleil doit pouvoir se coucher afin que son lever soit une bénédiction et non une malédiction. -
Notre chasse divine connaîtra bientôt son zénith sur ce pont abreuvant jusqu'à l'étouffement la grande gorge humide de Sarn.
Lunaris, dans sa froide colère, a oublié que la chaleur du soleil au matin est aussi vitale que la fraîche humidité du soir.
L'empire dont rêve Lunaris est éclairé par la lune et les étoiles scintillantes d'une nuit perpétuelle condamnant la vie à se flétrir. - Vastiri
- Garukhan, Queen of the Wind
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Garukhan rêvait à nouveau d'atteindre les cieux. Si son heure devait venir,
elle voulait mourir là-haut, au milieu des nuages. Ce monde n'avait jamais
été son foyer. Elle rêvait de grandes choses. Elle rêvait d'aventure.
Mais le chemin de la mort elle croisa, ici-bas dans la poussière... - Shakari, Reine des Sables
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Quand ma première fleur de sang a éclos, on m'a fait subir le rituel du passage à l'âge adulte. En effet, toutes les jeunes femmes marakeths doivent danser avec le scorpion afin de prouver qu'elles sont dignes de porter la lance du dekhara.
Attraper un scorpion noir maraketh n'est pas une tâche aisée. Leur queue est rapide, leur crochet acéré et leur poison, mortel. J'ai réussi à accomplir le rituel sans une égratignure, mais ma sœur... Nous avions partagé le ventre de notre mère, nous sommes venues au monde ensemble. Un monde qu'elle a dû quitter en convulsions, l'écume aux lèvres.
Depuis ce jour je ne dors que d'un œil, de peur de me faire piquer par un scorpion. Et maintenant, Shakari, la mère de toutes les bestioles noires a surgi du sable !
Trouve cette saloperie rampante et tue-la pour moi... et pour toutes les petites filles qui ont souffert avant de mourir sous les crochets de ses queues infinies. -
Tu as tué Shakari ? Ainsi la mort de ma sœur a-t-elle été vengée. Shakari était censée être notre tutrice divine dont la tâche était de nous guider jusqu'à l'âge adulte, mais la désolation fut tout ce qu'elle a su nous enseigner.
Ce n'est sans doute que justice si la tutrice a appris cette leçon mortelle par elle-même. Nous avons vécu nos vies dans l'attente des bénédictions de nos déesses et, maintenant qu'elles sont là en chair et en os, elles nous prouvent qu'en définitive elles ne sont que des monstres.
S'il te plaît, laisse-moi te récompenser pour tes efforts. -
Quelque part à l'est du désert maraketh se trouve une Oasis dont les eaux sont protégées des regards indiscrets par une tempête surnaturelle. Celui qui est assez fou pour s'y aventurer risque de voir le sable lui arracher la peau. Et pourtant, j'ai bien peur que tu sois obligé de pénétrer son voile sombre.
La déesse Shakari se cache dans ce blizzard doré, rongée par la vengeance tandis qu'elle ressuscite ses troupes afin de reconstruire son armée — une armée qui a déjà menacé de secouer les fondations même de cette contrée.
Si jamais elle parvenait à reconstituer ses légions, Maraketh serait alors condamné à souffrir de la cruauté de son règne égoïste. Pour l'instant, la tempête est impénétrable même pour moi, mais il doit y avoir un moyen d'y entrer.
Les habitants de Hautevoie connaissent bien le désert et son climat rude. L'un d'entre eux connaît peut-être une façon de disperser cette tempête. -
"C'était donc vrai" pensa Shakari, en rendant son dernier soupir.
"Mon père, Péché, souhaite ma mort. Et il a envoyé son chien enragé faire le travail..." - The Silence of the Gods
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Ma propre présence mise à part, je ne sens plus les vibrations d'aucun autre dieu. Peut-être y en a-t-il encore de cachés quelque part ; quoi qu'il en soit, pour l'heure, Wraeclast peut reprendre son souffle.
Cependant, nous devons à présent porter notre attention sur Kitava, qui se gorge des pauvres âmes prisonnières à Oriath. Maintenant que tu t'es abreuvé des miens, leur essence divine coule dans tes veines dans l'attente d'être expurgée sur une victime choisie. Nous ne pouvons qu'espérer qu'elle soit assez puissante pour affronter ce dieu démoniaque. -
Je suis Kirac, pisteur et officier de l'Avant-garde citoyenne d'Oriath. Nous sommes la ligne de front, celle qui s'assure que plus jamais d'autres Kitava ou Innocence ne nous tomberont dessus par surprise. Les Templiers ont dissimulé la véritable nature du monde à la population, mais maintenant le rhoa est sorti du sac et nous allons garder les deux yeux ouverts. Ou le seul qui reste, en ce qui me concerne.
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On dirait bien que c'était la fois de trop. L'Avant-garde a procédé à la plus grosse opération d'évacuation de l'histoire, à l'aide de centaines de navires… Et c'est ainsi qu'Oriath fut abandonnée. Après la domination des Templiers, les mesures de répression sous Innocence, le massacre perpétré par Kitava et, enfin, la ruine causée par Sirus, il est évident que notre petite île n'est pas un lieu pour les hommes. On pourrait aller jusqu'à la qualifier de maudite, bien que nous ne soyons pas entièrement irréprochables devant tous ces désastres.
Il est assez ironique que les Oriathéens dépendent dorénavant des Karuis, qui furent autrefois nos esclaves. Je dis souvent : « bottez les fesses d'un rhoa et il vous éclatera la tête un jour ou l'autre », mais j'ai sous-estimé le sens de l'honneur de nos nouveaux hôtes. Ils ont changé depuis la mort de leurs dieux… et nous aussi, après le départ des nôtres. Je n'étais pas croyant, mais je le sens pourtant. Nous sommes livrés à nous-mêmes à présent.
Il va nous falloir travailler ensemble pour affronter l'avenir…